Le Musée Barberini de Potsdam consacre à Maurice de Vlaminck (1876-1958) une très belle exposition jusqu’au 12 janvier 2025. Couleurs pures, coups de pinceau véhéments, formes abstraites : au début du XXe siècle, un groupe d’artistes a choqué le public avec des œuvres qui s’écartaient radicalement des normes artistiques acceptées.
Décrits comme des « fauves » ou des « bêtes sauvages », ces artistes – notamment Maurice de Vlaminck (1876–1958) – ont ouvert la voie à l’art moderne. Initialement célébré comme un pionnier de l’expressionnisme français, la dernière rétrospective de Vlaminck en Allemagne a eu lieu il y a près d’un siècle. Aujourd’hui, pour la première fois depuis 1929, l’exposition « Maurice de Vlaminck : Rebelle de l’art moderne » offre un aperçu de l’œuvre complète de Vlaminck, en se concentrant plus particulièrement sur sa période prolifique d’avant la première guerre mondiale ainsi que sur une sélection d’œuvres ultérieures.
Le premier mouvement d’avant-garde du 20ème siècle
À partir de 1903, le Salon d’Automne à Paris offre aux artistes français et internationaux une
plateforme pour exposer leurs œuvres en opposition aux politiques conservatrices du Salon
de Paris. En 1905, un groupe de jeunes peintres inconnus y expose pour la première fois et
est qualifié par le critique Louis Vauxcelles de « fauves ». Parmi eux figurent Henri Matisse, André Derain et Kees van Dongen, ainsi que Maurice de Vlaminck. Avec leurs peintures aux couleurs éclatantes, entièrement axées sur l’expression et l’émotion, ils fondent le fauvisme, premier mouvement d’avant-garde du XXe siècle. Ils ont notamment influencé Raoul Dufy, auquel le Musée des Beaux-Arts de Nice consacre une exposition à partir du 13 décembre prochain.
Bien qu’ils soient perçus comme un collectif, les artistes ne sont pas liés par un manifeste ; ce qui les unit est le rejet de toutes les conceptions antérieures de l’art et l’affirmation de la totale liberté de l’artiste. Maurice de Vlaminck se présente comme un jeune peintre fougueux : autodidacte sans formation académique, il cultive l’image d’un « homme sauvage » dont l’œuvre est avant tout marquée par son expressivité. Dès 1905, le marchand d’art Ambroise Vollard achète la plupart des œuvres de l’atelier de Vlaminck, ce qui lui permet d’entamer une carrière d’artiste professionnel.
Vlaminck: un pionnier autodidacte
Maurice de Vlaminck a trouvé le chemin de l’art grâce à une rencontre fortuite avec André Derain,
qui a encouragé le violoniste, coureur cycliste, boxeur et écrivain à se consacrer à la peinture. Influencée par Vincent van Gogh, l’œuvre fauve de Vlaminck se définit par l’importance de la couleur qui sert de moyen d’expression passionnée. Comme les impressionnistes, Vlaminck
était fasciné par les paysages des bords de Seine, qu’il capturait avec des coups de pinceau
et des teintes brillantes en utilisant des couleurs pures et non mélangées, parfois appliquées sur la toile directement à partir du tube.
Durant les années précédant la Grande Guerre, Vlaminck a développé un expressionnisme qui rappelle le travail du groupe d’artistes « Die Brücke » à Dresde. À partir de 1906, ses couleurs explosives ont cédé la place à des tons plus sombres et plus atténués, et Paul Cézanne a remplacé Van Gogh comme source d’inspiration.
Le musée Barberini de Potsdam est une des étapes majeures du voyage organisé par Fabrice Roy conférencier à Berlin et Potsdam du 24 au 27 avril 2025. Pour tout renseignement, cliquer sur le lien ci-dessous:
Humboldtstraße 5–6
Alter Markt
14467 Potsdam