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William Turner: le sublime héritage !

Visible au forum Grimaldi de Monaco jusqu’au 1er septembre 2024, l’exposition  » Turner: le sublime héritage » est déjà un énorme succès. Né en 1775 à Londres, Joseph Mallord William Turner développa très tôt une véritable fascination pour les paysages. Lors de nombreux voyages, il arpenta la Grande-Bretagne, la Suisse, la France ou encore l’Italie en s’imprégnant de vues spectaculaires dont il traduisit l’atmosphère d’une façon quasi-mystique. Je vous ai préparé une sélection de quelques uns des joyaux admirablement présentés sur les cimaises de l’exposition.

William Turner. Grenoble vue de la rivière Drac avec le Mont-Blanc au loin. Vers 1802.
William Turner. Grenoble vue de la rivière Drac avec le Mont-Blanc au loin. Vers 1802. London Tate

William Turner et la montagne

La technique de Turner, où les coups de pinceau énergiques côtoient les lavis délicats confère à ses paysages une dimension quasi abstraite. On y ressent presque physiquement le mouvement et la vibration de la lumière. Les montagnes occupent une place prépondérante dans l’œuvre du peintre. Loin de ne représenter que des entités géologiques, elles symbolisent la beauté et la puissance de la nature. Turner y utilise des tons chauds et terreux qui contrastent avec les bleus plus froids des ciels et des ombres.

Willam Turner. Le Rigi bleu, lever de soleil. 1942. London Tate.
Willam Turner. Le Rigi bleu, lever de soleil. 1942. London Tate.

William Turner et la mer

L’attrait de Turner pour les scènes maritimes est incontestable. Avec ses humeurs changeantes et ses vastes horizons, la mer est une source d’inspiration permanente pour le peintre. Il était fasciné par la rencontre entre l’eau et le ciel, dans sa transformation et sa fusion sous l’effet de la lumière.

William Turner. Hourra pour le baleinier Erebus ! Un autre poisson ! 1846. London Tate.
William Turner. Hourra pour le baleinier Erebus ! Un autre poisson ! 1846. London Tate.
William Turner. Tempête en mer avec épave en feu. Vers 1835-1840. London Tate
William Turner. Tempête en mer avec épave en feu. Vers 1835-1840. London Tate

Lumière et couleurs

En 1810, dans le « Traité des couleurs » Goethe est d’avis que la couleur est un mélange de lumière et d’ombre. Pour soutenir son argumentation, il examine la perception humaine des couleurs et soutient que la couleur est sombre. Pour lui, elle est un obscurcissement de la lumière mais aussi un éclaircissement du noir. Turner s’inspire de cette théorie et utilise dans la restitution de clairs de lune une combinaison audacieuse de bleus profonds, de noir, de gris et de blancs purs. On ne peut s’empêcher, en contemplant « Clair de lune sur la Medway », peint en 1824, de penser à la version chromatique atténuée d’ « Impression soleil levant » que Claude Monet proposera près de cinquante ans plus tard.

Venise, la sérenissime…

William Turner a visité Venise pour la première fois en 1819. La lumière unique et l’atmosphère romantique de la cité lagunaire ont trouvé une résonance particulière dans l’âme du peintre. Venise lui a offert un terrain de jeu idéal pour expérimenter les effets de lumière et de couleur.

Turner reviendra dans la cité des Doges en 1833 et 1840, enrichissant à chaque occasion son répertoire de nouvelles perspectives.

William Turner. Quai de Venise, palais des Doges. Exposé en 1844. London Tate

Vers l’abstraction…

William Turner pouvait rendre palpable la brume matinale qui enrobait la ville, faisant disparaitre les formes dans une évanescence maîtrisée. Un demi-siècle plus tard, Claude Monet peindra les effets de brume sur la Seine à Vétheuil ou à Lavacourt.

William Turner. Riva degli Schiavone. Vers 1845. London Tate
William Turner. Riva degli Schiavone. Vers 1845. London Tate
Claude Monet. Vétheuil dans le brouillard. 1879. Musée Marmottan Monet
Claude Monet. Vétheuil dans le brouillard. 1879. Musée Marmottan Monet

Dans son utilisation de coups de pinceaux libres et de lavis de couleur, Turner va progressivement dissoudre les formes dans la lumière, créant des scènes oniriques dans une tendance à l’abstraction qui préfigure l’art moderne.


Grimaldi Forum Monaco

10 Av. Princesse Grace
98000 Monaco


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